Bien souvent, on connaît un spiritueux pour son origine, son goût, son usage, voire son élaboration. Mais qu’en est-il alors de son histoire ? Car chaque spiritueux en a une, avec ses hauts, ses bas et toutes les éléments qui expliquent que cet alcool soit arrivé jusqu’à nous. La cachaça, eau-de-vie brésilienne obtenue par fermentation du jus de canne à sucre, n’est pas exception à la règle. Destinationcocktails.fr vous raconte son histoire, ponctuée par l’avènement d’un cocktail emblématique : la Caïpirinha.

Il était une fois, dans les colonies… (XVIème siècle)

Les prémisses de la cachaça trouvent, tout naturellement, leurs origines au Brésil. Celles-ci sont le fait des premiers colons portugais arrivés au Brésil au début du XVIème siècle et apportant avec eux une plante asiatique ancestrale : la canne à sucre.

La canne à sucre appréciant grandement les terres fertiles et le climat du Nouveau Continent, elle devînt rapidement un succès notoire dans l’histoire de l’agriculture coloniale. Le monde entier s’arrache alors le sucre produit au Brésil: c’est le premier boum de la canne à sucre !

De cette culture de la canne à sucre et de l’intensive production de sucre brésilien découlent les premières tentatives d’élaboration de ce qui sera plus tard appelé « cachaça », à ltamaraca, entre 1516 et 1532. Mais c’est entre 1532 et 1548 que la production d’un alcool issu de restes fermentés de canne à sucre est pour la première fois identifiée. La cachaça est ainsi plus vieille que le pisco péruvien, la téquila mexicaine ou le rhum caribéen. Pour autant, cet alcool est alors nommé « vin de canne à sucre » ou « cagaça ».

Une popularité mitigée et l’avènement d’un cocktail emblématique (XVIIème – XIXème siècle)

La popularité de la cachaça se fit dans un premier temps auprès des esclaves, immigrants et Portugais qui travaillaient dans les mines d’or du sud-est brésilien et voyaient en ce breuvage une source d’énergie. Certains vont jusqu’à affirmer que ce « vin de canne à sucre » a, un temps, servi de monnaie d’échange contre des esclaves en Afrique.

Parallèlement, la production de canne à sucre, et, indirectement, de sucre, continue de s’étendre. Au début du XVIIème siècle, les « Seigneurs du moulin » s’installent dans la région de Pernambuco, dont les conditions de culture sont parfaites, et en font la région la plus productrice de sucre au monde, avec plus de 120 moulins.

C’est aussi à cette époque qu’apparaissent les premiers « cocktails » à base de cachaça. En effet, les esclaves avait fait de l’eau-de-vie brésilienne une offrande de choix pour leurs morts lors des fêtes et rituels. Ils la mélangeaient alors parfois avec fruits et épices pour obtenir ce que nous appelons aujourd’hui « batidas ».

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Mais le succès commercial de la cachaça attire les foudres de la Cour portugaise qui y voit un produit concurrent aux vins et spiritueux portugais. S’en suit une tentative vaine de stopper et interdire la production, commercialisation et consommation de « vin de canne à sucre ». En 1756, en dernier recours, la Cour portugaise taxe lourdement le breuvage brésilien.

Avec le temps, la cachaça perdit sa connotation populaire et devînt un spiritueux de qualité présent aux meilleures tables de la Cour portugaise. Cependant, elle ne perdît pas tout de ses origines populaires. En effet, côté cocktails, la « batida de limao », fameuse batida à base de cachaça, sucre et citron vert, évolua vers un cocktail frais avec glace pilée : la Caïpirinha. Et c’est bien dans ce nom que survivent les racines populaires de la cachaça. Il proviendrait d’un mélange des mots « caïpira » et « curupirinha », signifiant tous deux « paysans ».

Une ambassadrice du Brésil dans nos sociétés contemporaines (XXème siècle- aujourd’hui)

Malgré une période difficile au début du XXème siècle, dûs aux changements politiques mais aussi au succès exponentiel de l’industrie du café, la cachaça occupe aujourd’hui une place importante sur le marché des spiritueux.

La cachaça est ainsi devenue le véritable symbole de l’identité brésilienne. Bien plus qu’un alcool fort, la cachaça a sa propre valeur symbolique qui influence la culture brésilienne. Elle est omniprésente dans les verres, les discussions, les chansons, les poèmes et même dans la fameuse « Saudade ».

Et ce succès n’est pas étranger à la reconnaissance nationale et internationale qu’a su se bâtir son cocktail phare, la Caïpirinha. Cet accès à la gloire commence réellement en 1918, lors d’une épidémie de grippe. Un tenancier portugais distribuait alors des Caïpirinhas aux malades, convaincu qu’il s’agissait d’un remède. Ces vertus prouvées, le cocktail devînt la boisson préférée des Brésiliens. La légende de ce cocktail, à la fois délicieux et vertueux, ne tarda pas à se répandre dans le monde entier et notamment en Europe.

Mais son succès au-delà des frontières brésiliennes serait également le fait d’un couple d’artistes brésiliens, Oswald de Andrade et Tarsila do Amaral. En effet, ces derniers, dans les années 1920, étaient connus dans tout Paris pour leurs fastes soirées dans lesquelles étaient servies des Caïpirinhas.

Aujourd’hui, avec l’ascension de la mixologie et la multiplication des adeptes de cocktails, la Caïpirinha est fortement présente sur les cartes de nos bars à cocktails. Et ce n’est pas prêt de changer !

 

A présent, découvrez nos cocktails à base de cachaça !

 

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