Les spiritueux sont bien souvent connus pour leur goût, leur usage voire leur élaboration. Mais qu’en est-il de leur histoire ? Chaque spiritueux a sa propre histoire qui raconte comment celui-ci est arrivé jusqu’à nous. Le rhum, eau-de-vie produite à partir du jus de canne à sucre et originaire des Amériques n’échappe pas à la règle. Destinationcocktails.fr vous raconte son histoire et celle des cocktails phares qui ont fait sa renommée.
Le rhum trouve ses origines dans les Caraïbes. Il est le fait des colons arrivés dans la région à la fin du XVe siècle avec une plante asiatique ancestrale : la canne à sucre. Au début du XVIe siècle les premières cargaisons de sucre ont été alors envoyées vers l’Espagne.
Un siècle plus tard, les premières traces de fabrication de rhum viennent de l’île anglo-saxonne de La Barbade. C’est sur cette île, en 1688 que la première mention du « rhum » serait également apparu avec le terme anglais « rum ». Mais les légendes autour de l’étymologie du mot sont nombreuses.
Concernant le rhum français, originaire des Antilles, Jean-Baptiste Du Tertre est le premier à décrire le procédé de fabrication du tafia (sans le nommer), ancêtre du rhum, en 1667. En effet, il explique comment est fabriqué le sucre de canne en précisant que la mélasse issue de la production est récupérée pour fabriquer de l’eau-de-vie.
En 1694, lors de son deuxième voyage aux Antilles françaises, le Père Labat perfectionne aussi bien la fabrication du sucre que celle du tafia grâce à des alambics venus de métropole. Il est donc à l’origine d’une amélioration considérable de la distillation de l’eau-de-vie, qu’il décrit dès son retour en France en 1706. Il raconte qu’on la nommait « kill-devil » à la Barbade ou « Guildive » en créole (qui signifie « tue-diable »). En effet, à cette époque, le rhum était un sous-produit de l’industrie sucrière donnant une eau-de-vie de mauvaise qualité. C’est pourquoi celle-ci était donnée en guise de récompense aux esclaves et comme remède contre la maladie sous forme de « guildive sucrée ».
Les cocktails à base de rhum naissent dès le XVIe siècle dans les Caraïbes et notamment à Cuba. En effet, l’histoire raconte que les pirates de l’équipage de Francis Drake buvaient du tafia (ancêtre du rhum) avec des feuilles de menthe. De là serait né l’ancêtre du mojito, le « draque » en hommage au chef du navire.
Longtemps méprisé par les colons et les classes aisées européennes à cause de sa mauvaise qualité, le rhum se répand dans les navires de l’époque. Il servit d’abord aux esclaves noirs et autres passagers des navires pour ses prétendues vertus médicinales et sa capacité à les motiver à travailler. Selon des ouvrages, certains esclaves auraient même été échangés contre quelques bouteilles de rhum.
Au XVIIIe siècle, la production de canne à sucre évolue permettant une amélioration de la qualité du rhum qui en découle. Parallèlement à cette évolution, les premiers « cocktails » se sont alors développés et notamment le « grog », créé pour limiter les problèmes d’alcool à bord des navires. Et c’est à cette époque que la consommation en Europe et en Amérique du Nord débute.
Puis, lors de la seconde moitié du XIXe siècle, les cocktails à base de rhum se répandent. En effet, c’est seulement à cette période que les distillateurs commencent à maîtriser durablement leur production grâce à de nouvelles méthodes et surtout un affranchissement de la production de rhum vis-à-vis de la culture de la canne à sucre.
Enfin, c’est au début du XXe siècle que les cocktails à base de rhum connaissent leur vrai essor. La prohibition est en vigueur aux États-Unis entre 1920 et 1933. Les riches américains en profitent donc pour aller profiter des bars de l’île de Cuba où les barmen inventent des mélanges.
Malgré une image d’alcool fort de basse qualité et le manque de popularité, les cocktails au rhum suscitent à nouveau l’intérêt du public depuis les années 1980 et cela perdure encore aujourd’hui.
Le Mojito naît réellement après la Seconde Guerre Mondiale lorsqu’un bar cubain décide d’ajouter au fameux « draque » du sucre et du citron. Il connaît dès lors un succès rapide en Amérique du Nord. Puis il est assez rapidement exporté en Europe où il suscite le même engouement.
Quant à la fameuse Piña Colada, elle serait le fruit de demandes de Don Ramon Lopez à des barmen de Porto Rico. Il souhaitait un cocktail exotique avec de la crème de coco, son péché mignon. Après quelques tentatives hasardeuses, ce célèbre cocktail 100% exotique serait né.
Les cocktails caribéens ont tous connu un fort succès dans les pays occidentaux et avec l’essor de la mixologie, le champ des possibles reste infini. Les barmen redoublent aujourd’hui d’imagination pour proposer leurs propres recettes de cocktails à base de rhums. Les méthodes pour les réaliser sont également très nombreuses. C’est pour cela qu’on retrouve aujourd’hui de nombreux dérivés de cocktails à base de rhum dans la plupart de nos bars, non sans succès.